Gargouilles
La plume se défile parfois, quand, en état d’apesanteur, je veux écrire mes pleurs. On n’a pas le droit à la tristesse, on ne récolte que la tendresse dans ces cieux ruisselants de la colère divine qui rougeoient d’une misère que l’on ne comprend pas quand la vie quelque part déchoit. Les gargouilles anonymes ricanent de ces flots d’ondes éponymes, elles avalent la pluie de ces âmes qui se damnent, se repaissent des chagrins pour peu qu’ils soient légitimes, de ces deuils que la vie nous force à faire quand elle nous éloigne irrémédiablement. Il est pourtant de ces lumières dans le jour qui se lève qui quelques fois, m’apaisent. Cette image en creux qui s’inscrit dans le ciel de nos destinées mêlées, quand un sourire vient un instant caresser le visage des anges déçus que la vie fait parfois grandir bien trop vite. Les ondées sont peut-être passagères, notre histoire éternelle. Les gargouilles peuvent en rire encore si elles veulent, rire de ma candeur, rire de mes malheurs, rire de cette plume fugitive qui n’a pourtant pas fini d’écrire ces mots tordus & biscornus.
Florence