Rêve de neige...
Il est de ces moments qui touchent à l’intime, que l’on n’expose pas, qui restent tapis au fond de la douloureuse mémoire. C’est ainsi. C’est la loi des dates anniversaires, de ces jubilés que l’on ne fête pas, que l’on ne souhaite pas. C’est la loi de ces épreuves qui jalonnent une vie & qui font, au final, ce qu’elle est, ce qu’elle a été, ce que l’on en a fait.
Je n’aime pas les hivers sans neige parce qu’ils me rappellent ce que l’on m’a ravi pour jamais, parce que, dans ma grammaire intérieure, la neige s’associe au bonheur, son absence au pire des malheurs. Il me semble que j’ouvre à tous les vents salutaires ou contraires cette cartographie tutélaire mais, au fond, que m’importe ! Des tréfonds jailliront les flocons, quand, dans le calme du matin qui s’éveille, le blanc s’est appesanti & m’émerveille. Plus rien ne bouge, les arbres ressortent, couleur carouge, le tableau est parfait. Au loin, on distinguerait presque un lynx des neiges ou tout autre animal venu du froid, tout droit sorti d’un rêve d’enfant. Un rêve, un enfant. C’était le 30 janvier. Il n’avait pas neigé, ce jour-là...
Florence