Poètes pour toujours maudits...

Un jour, je viendrai près de toi, le coeur en tapinois. Je ne crierai ni ne dirai un mot. J’enfouirai les mobiles dans les secrets des crimes que, jadis, par amour, j’ai peut-être commis. Je garderai en mon for la musique de mes pleurs, cette aria intérieure qui parfois te fait peur, cette plainte animale qui, au fond, me fait mal, m’envole dans ces sphères où, si proche du tombeau, je glisse des prémices dans d’affreux précipices. Alors, tu ne jetteras rien, pas même un regard indiscret sur l’enfer de mes plaies, tu t’en iras si loin que ton ombre se défilera à la raison, à l’horizon. Je ne soufflerai mot, je n’écrirai plus, je brûlerai mes rimes dans le silence unanime, dans l’enfer hypocrite que mes frères humains savent si bien construire, dans le bonheur que je sais parfois si bien détruire. J’errerai sur la lande, sur la route mythique, dans les travées de ces poètes pour toujours maudits. Je deviserai avec les fantômes, avec les ombres de la nuit, sous ces cieux obscurcis. Je sanctifierai nos âmes dépravées, nos cerveaux brûlés par l’alcool qui, de toutes parts, s’évapore. J’entrerai dans le noir de ta nuit, discrètement, l’âme en tapinois. Tu ne me verras pas, je serai près de toi, distillant discrètement mes formules funéraires, mes philtres indécents, mes potions délictueuses & je t’aimerai autant que j’aime les fleurs du mal, les fleurs de la poésie. 

Florence 

Comments

[Elsa]

et voilà comment me faire pleurer en quelques lignes ...