Au milieu de nulle part

Il est trois heures du matin au milieu de nulle part. Les néons rougeoyants s’agitent sur le macadam & reflètent les possibles de la nuit qui s’étire, dans le chaos silencieux des devantures vides. Sur le pavé ruisselant s’ébattent les âmes fatiguées comme s’abattent les premières gouttes pluie de l’orage qui s’annonce. Tempête sous le crâne du dandy posté là par hasard qui note fiévreusement sur son moleskine hagard les substantifs bizarres de ce ballet étrange où les hommes deviennent chats puis rats de la folie. Le vent du Nord tourne toutes les têtes, tout se dévisse, tout se délite dans le soir déchiré. Le grondement ardent rythme les phrases saccadées des tourments alcooliques. Bukowski n’est pas loin & avise lentement un dernier whisky comme on avise le dernier train qui s’enfuit dans l’espace, qui conduit dans la nasse, vers ces ailleurs dégueulasses aux miroirs salaces. Les fantômes de nos âmes traînent leurs carcasses étiolées dans les yeux fauves des printemps qui s’ignorent. Jamais la nuit ne devrait s’achever dans ce tourbillon mort, dans l’envers de nos corps. Au lointain, le laiton tinte d’un sourire fatigué. Sonnent les heures hachurées des vies non désirées. On ne sait parfois pas bien pourquoi on nait, pourquoi on est. Alors, on danse sur un fil précipice avec, peut-être au fond du coeur l’envie de sombrer ou bien de s’envoler. Allez savoir. 

Florence 

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[Flo]

& les chants des fous....

[Le Doc.]

cit. de Flo "...de ce ballet étrange où les hommes deviennent chats puis rats de la folie. "



, entre le rat des chants et les rats des villes ..