Obsolescence
L'obsolescence sonne la dissidence des choses & de leur essence. Les pensées s'évaporent vers le noir de nos vies pour les remiser au rayon des jouets usés, cassés, détruits. Obsolesnce de notre société qui danse sur un rythme effrené, qui jette comme on se moque tous les objets qu'elle a créés. Obsolescence de nos vies dépitées, décapitées, adolescence de nos espoirs cernés par le jour qui s'achève, par cette pénombre qui nous enveloppe, comme au théâtre. L'heure est grave. Tous les fils vont se dénouer. Les héros vont peut-être mourir empoisonnés, ivres de leur dernier amour, de leur dernier baiser, échappant ainsi à la prison infinie. Obsolesecne de leurs litanies. Le souffle coupé, nous les regardons jouer. Le drame de l'amour se joue pourtant de la même façon, Clytmestre & Agamemnon se déchirent & se tuent dans les transes de la jalousie pendant que Cassandre vocifère. Mais, peu nous importe, au fond, nous regardons, le souffle court, prêt à boire jusqu'à la dernière goutte du dernier soupir, comme on boirait le calice des derniers désirs. Le rideau tombe, la nuit est belle ce soir. Les étoiles pluvent sur l'horizon. On boit un dernier verre, on se quitte sur le quai d'une gare, comme de coutume, comme de déraison. Obsolescence du jour qui nous a un peu quittés, qui nous a un peu trahis...
Florence