Espoir
Il est de ces souvenirs historiques que l’on vit avec intensité même si le décalage est de mise quand il touche à nos coeurs tétanisés. La petite musique du hasard d’une chanson que l’on vient de composer se mêle aux lazzis & aux cris, aux chants d’amour inespérés. On garde au fond de soi des souvenirs un rien perturbés quand tout le monde chante la victoire & que l’on se love à contretemps, dans un riff de guitare, planant aux fonds des désespoirs, des couplets inachevés. La ligne blanche se dessine sur la route des contrées fantasmées, des partitions déjantées. Le champagne coule dans les calices, dans nos veines un peu torturées quand au midi s’étend la vague des instantanés. On se regarde dans les miroirs de la destinée, avisant le passé, quémandant l’avenir, se demandant de quoi demain sera fait. La douceur du dernier café s’étend sur nos vies déchirées, au zénith déphasé qui nous susurre pourtant secrètement un mot absent jusqu’à lors de nos lexiques familiers : l’espoir.
Florence