Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Licence poétique
Licence poétique
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 39 685
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
2 avril 2012

Sentiments numériques très revisités à l'issue du concert d'HFT & co à la Salle des Fêtes de Gennevilliers, 30 mars 2012

Un concert de Thiéfaine, c’est toujours une fête parce que l’on y retrouve ses amis, ses amours mais aussi tous les chants alentour que chacun reprend avec coeur. Sans détour. L’ambiance est électrique quand la pénombre enveloppe la scène et, que dans le bleu azuré des spotlights, rugit le premier cantique pas si mécanique et barbare que ça. Alice a revêtu son cuir pour lancer de délicieux riffs couleurs rock’n’roll, dans lesquels on se love. La salle s’est levée d’un bond, abandonnant les chaises rouges sagement alignées et, accoudés à la scène, on entonne les couplets torturés du poète de la nuit qui nous accueille d’un sourire ironique dans le couloir des nostalgies. Les ombres du soir se reflètent sur la scène dans les néons chauds et glacés des verts paradis parfois rosés. Dans le regard de chacun, on distingue l’écho des souvenirs, des larmes de saphir, l’élixir du désir... Plus rien n’existe dans ce dernier carrefour, dans ce terminus des âmes déjantées que le délire de s’évanouir dans les trames oniriques de ces chants magnétiques. Thiéfaine s’attire à lui les dingues et les paumés dans les rires sardoniques du fou qui déclame, dans la licencieuse, dans la délictueuse autorisation de délirer qu’il lance, chaque fois, dans la transe du public qui l’acclame. Le souffle coupé, on dévore “Ad orgasmum aeternum”, rayon des souvenirs, des nuits qui ont parfois mal tourné, quand, jadis, on traversait Paris by night affublés de lunettes noires. On avise le no man’s land alentour, la torpeur des insomnies bleutées, quand le voleur de feu distille le dernier amour. Les vautours, corbeaux et autres albatros ne sont jamais très loin, ils s’abattent sur la lande en fumant leur dernière cigarette, leur dernier joint et du son d’un harmonica, jaillissent les volutes du fantôme de la mort qui étire son ombre poétique à souhait qui dans les lignes de basse de Marc, qui dans les claviers distordus de Christopher, qui dans les tambours de Bruce. Quand tous viennent saluer, c’est à peine si l’on émerge de ce voyage kaléidoscope. On en redemande encore. Les lumières se rallument, on se congratule, on s’embrasse, heureux d’avoir traversé cet étonnant moment ensemble. On se faufile de l’autre côté de la scène. Comme de juste, on partage un whisky, un sourire, un bouquin. On plaisante, on s’étreint, heureux de se revoir. On se quitte pour un “au revoir” jusqu’à la prochaine fois, jusqu’à la prochaine date. On s’embrasse une dernière fois et on file dans Paris, on traverse la nuit. Il est minuit, puis bientôt quatre heures du matin. Sur la Seine se projettent les reflets moirés de nos rêves de jeunesse, tout revient d’un trait, comme une fulgurance, comme dans une transe. Et là, on se dit, sur le scooter de la nuit, que l’on a une sacrée chance... 

Florence 

PS exceptionnel pour concert exceptionnel : merci à toutes les belles âmes réunies ce soir-là. Quant au(x) sourire(s) que vous m’adressâtes, merci, merci, merci, j’en ai encore le coeur tout retourné.  

IMG_2034

IMG_2053

 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Merci... Oui, une soirée que je ne suis pas prête d'oublier... Vraiment pas...
A
Poétique jusque dans ton compte-rendu, bravo... Et quelle belle soirée, un concert magnifique à tous points de vue. A bientôt, un peu plus longuement peut-être !
Publicité