Les errements de l'âme
Parfois on ne sait pas vers quels rivages va dériver son âme, vers quels errements, vers quels mirages. On devise, impatient, les chemins de mers, les bras de l’Océan qui nous emporteront loin des gouffres amers des quotidiens acerbes. On détaille les rivières poissonneuses & poisseuses qui, si elles voulaient, nous retiendraient sur terre, dans un entre-deux dont on ne veut jamais. On jette sur nos cuirs, que l’on croit bien polis, les promesses d’une vie infinie, une vie sans distorsion aucune, sans les concessions qui fondent les lacunes.
Sur un riff de guitare, se chevauchent les notes imparfaites de nos vies qui sursautent à la moindre occasion dans le dédale des doutes & des chemins de voûte, quand la clef s’est perdue dans l’envers de nos routes. On ne sait plus très bien où la vie nous porte, vers quelle nouvelle colère, vers quel nouvel amour. D’aucuns appellent ça la confusion des sentiments, pour ma modeste part, je pense qu’il s’agit là des errements de l’âme.