Muses singulières
Il est de ces écrits qui marquent pour une vie.
Je ne sais plus bien comment ont commencé mes premiers émois littéraires. Ce dont je me souviens, par contre, avec certitude, c'est l'emprise que prit, pour moi, celui que j'appelle candidement "le roman de mes vingt ans". Le Maître écrivait pour Marguerite & ils s'envolaient vers un imaginaire tapissé d'étoiles pour fuir le réalisme dévoyé par la folie diabolique du magicien Woland. Onirisme, ironie, folie, félins familiers, écriture, amour, tout était réuni pour faire vivre mon imaginaire d'alors, pour finalement rêver la vie, lui donner une autre chance, la conduire vers une folie qui ne m'a jamais quittée.
D'autres écrits sont venus se greffer depuis tels des palimpsestes sur ce premier émoi.
Je me souviens du "Maître et Marguerite" comme d'un premier amour auquel je suis toujours fidèle. Une muse bien singulière, même s'il y en a eu bien d'autres depuis...