Bacchanale
La tempête fait rage au dehors de nos âmes, les vents, esprits contraires, soufflent leurs psalmodies dans les cerveaux maudits. Les fantômes s’ébattent, dans la salle font fête, rient à gorge dévoyée des folies déployées sous la lumière des lustres, chandelles vacillantes des âmes impétrantes. Le fauteuil oublié bascule dans le chaos où Eole se déchaîne mettant à mal navires, vedettes & empires qui auraient subsisté aux courroux déjantés. Les idées déraisonnent, c’est le vent qui rend fou, la saison emprisonne ces coeurs que l’on absout. Il n’y a pas de délices au fond des précipices. Les bacchanales noircissent les ardeurs salvatrices, on boit jusqu’à la lie dans ces graals factices le vin du désespoir, dans les orgies du soir où l’on perd la mémoire. Au terme de la nuit, les esprits se confient, dans un trait de whisky, ils confessent leurs scories & dans un mouvement, musique magistrale, allegro presque subliminal, ils s’envolent radieux vers d’autres bacchanales où, traitreusement, ils traîneront encore leurs sarcasmes odieux.
Florence