Dérive solitaire
Dérive solitaire, indécision sommaire. Viens près de moi, va t’en, reviens pour un instant. Envole-toi bientôt vers ces ailleurs mauves, engouffre-toi vite dans ce train pernicieux. Ton sourire me hante, ta voix rauque me manque. Je n’ai jamais aimé que toi. Je te déteste affectueusement. Ne reviens jamais.
On ne sait jamais où nous mènent les chemins de la vie, ces pleins & ces déliés que l’on écrit dans l’encre des pensées qui s’affolent & qui s’empressent de s’en aller avant que l’on ait même eu le temps de les fixer. On ne comprend pas bien pourquoi un jour, les gens sont là, pourquoi, dès le lendemain, ils sont partis, mettant notre âme à l’agonie. On regrette déjà le futur qui s’étend parce qu’il porte en son sein les trahisons à venir. Forcément. Les histoires finissent toujours mal, dans le déchirement, dans le renoncement. On brûle ce que l’on a aimé, les statues retombent lourdement sur le sol empesé des illusions que l’on a perdues pour toujours.
Que nous reste-t-il alors ? Rien. Pas même un peu d’amour, ni un peu d’amitié, pas même de la nostalgie, des sentiments nomades, non identifiés, le coeur qui se ballade en errance solitaire dans les travées de ce jardin à la française dont on admire la facture parfaite pour oublier, sans doute, les imperfections du coeur & tous ceux qui, à défaut de cracher sur ma tombe, viennent cracher sur les fleurs de ma poésie.
Florence