Silence
“Hello darkness, my old friend
I've come to talk with you again”
Simon & Garfunkel - The Sound of silence
Sous le ciel bas & lourd des angoisses baudelairiennes, le temps se couvre toujours un peu plus & serre son étau sur les coeurs abîmés. Les navires s’échouent sur les rives des nulle part, des ailleurs fantasmés, sur les rives de ce fleuve verdâtre dans lequel nagent, indolentes, les hydres de l’ennui. On pousserait bien quelques cris, on chanterait bien quelques chansons, mais, les litanies ne sont pas de saison. Seul le silence résonne & hurle, tapisse les murs blessés de douleurs assassines. Les routes sont jonchées d’Elvire dépitées qui, dans les couvents du désespoir s’enduisent du voile noir de la honte, suicide symbolique s’il en est. Tel est le sort des victimes de l’amour. Au fond, pas grand chose n’a changé depuis ces temps où les femmes se retiraient dans leurs cruelles retraites, gynécées clôturés, prières décomposées. Un psaume retentit dans le brouillard, vingt-trois, quarante-trois, peu importe son chiffre. Il chante la douleur, il chante l’espoir, il chante ces instants où la bénédiction ne rimait pas avec crucifixion. Il chante la beauté d’un monde au-delà, celui-là même qui sera récipiendaire de mon âme le jour où le silence aura retenti pour toujours, dans le cri déchirant des adieux, mon amour.
Florence