Serments mutins...
La pluie a lavé les scories de la nuit mais elle n’a pourtant pas effacé les quelques mots échangés dans l’ombre enveloppante à l’heure où les coeurs se dévoilent sans faux semblants & se lient, mutins, de serments opportuns. Il est dans le regard des hommes que j’aime cette candeur d’enfant qui affleure doucement. Dans un sourire, d’un geste presque féminin, ils attisent le regard & avisent alentour le monceau d’étoiles qui se tapissait là presque par hasard. D’une note, d’un mot, d’une chanson qui se donne, ils délivrent les gorgones, les envoient se repaître au loin d’une herbe peut-être plus tendre, peut-être plus fraîche. Ils s’allongent dans le jardin de la tranquillité, regardent au loin les nuages passer & ils caressent mon coeur d’une phrase irisée.
Tout à l’heure, dans la tendresse du jour qui se lève, un tout petit garçon viendra dans ses cinq ans me présenter ses voeux. Il me dira qu’il m’aime, qu’il est mon amoureux. On n’a pas besoin d’instituer de fête pour se prêter ce genre de serments. L’amour fait partie du quotidien. Dans son beau regard noir, se lisent les sentiments comme dans un livre ouvert. Il me berce de ses contes & de ses aventures où il est mon héros. Dans un sourire mutin, il me fait le plus beau des cadeaux quand il partage mon coeur avec des rimes en -o.
Florence