Au bal du doute
Dans la moiteur des soirs trop chauds, le fil des pensées s’englue. Dans le chaos des certitudes, les doutes planent & jettent leur ombre inquiète sur des journées nimbées d’ennui. Les nouvelles Emma ne goûtent pas l’ivresse dominicale, pas plus qu’elles ne goûtent l’ennui assassin. Au bal de la Vaubyessard, les lampions scintillent, les dorures attirent le regard & tout se fait fête. Il n’y a peut-être que dans ma tête que ce bovarysme excessif n’a pas de prise quand je m’en vais retrouver seule & sans entremise l’ironie acérée & les frasques de la mélancolie. Les soirées ne sont pas fête & c’est dans la sagesse des livres que je retrouve la promesse d’un soleil âpre & exigeant qui pourtant, souvent, me plaît bien davantage que ces coeurs par trop chatoyants.
Bien souvent, on ne se sent pas à sa place, on ne tient pas en place, on se demande bien comment les années surannées ont choisi ce drôle de destin, on rêve du passé, du futur, rarement du présent. Pourtant, les sourires des enfants nous embrassent & nous font heureusement oublier la peine incommensurable & tant détestée.