La part de l'ombre
“Le bout de chandelle achevait de se consumer dans le chandelier tordu, et éclairait faiblement cette pièce misérable où un assassin & une prostituée s’étaient si étrangement unis pour lire le Livre Eternel” Fédor Dostoïevski, Crime & Châtiment, IV, 4
Le ciel mauve de tes nuits t’arrache le coeur, apesanteur. Tu te fourvoies au terminus des âmes biaisées en profondeur. Quand dans la brume alcaline, les chants distordus résonnent, musique d’un drôle de film, brève rencontre sur les rives d’un fleuve aux contours idolâtres dans la clarté glaciale des soleils qui vacillent, dans la vérité crue des ardeurs éponymes. Tes prières ont le charme de ces mots qu’on oublie, obscurs firmaments aux diapasons impies. Dans ces landes, la résurrection a le goût de l’ennui, les Lazare autochtones s’avancent sans bruit. Leurs pas tapissent tes cauchemars interdits quand, peu à peu, ta conscience se consume mode folie. Il n’est point de héros dans le trames de ces nuits où seul tu t’agites, hurlant ces cris muets, pleurant des mots désuets, errant dans les travées de ces villes musées. Péterbourg hier, Paris aujourd’hui, demain, London Calling dans les trames où l’on s’enfuit pour ne plus jamais voir le jour se lever, pour rester dans la nuit noire des destins achevés quand la chandelle titube & que tu prends ce mauvais roman de gare pour une nouvelle bible.
Florence