Dans le silence...
Une nouvelle page blanche me défie parce que je n’ai eu encore le temps de la noircir. Elle attend les mots rituels & attendus : destin, hasard, étoile & crépuscule. Ce sont les amis des poètes, les incontournables de la rime, leurs syllabes entrent dans la musique de mes vers & des mots que j’imprime chaque jour. Le poète navigue à vue sur son fil & cherche de nouvelles métaphores, le destin se distord &, chaque jour, chaque semaine lui amène une surprenante nouvelle, comme si des étoiles souveraines naissaient une jeune ritournelle. Les mots parlent une langue sacrée, il n’y a rien à faire pour les accrocher, un à un, ils glissent à leur place & s’imiscent dans le conte fabuleux qui s’écrit chaque fois que le jour renaît. Chaque voyage apporte son lot d’étincelles, chaque rencontre sa saveur immortelle. On croit pouvoir tout écrire, pouvoir tout décrire mais, l’émotion passe parfois par la respiration que l’on entend, en creux, par ce regard jeté incidemment au détour de ces yeux, au détour du sommeil, quand la nuit veille encore, suzeraine. On écrit de nouveaux textes sur des claviers délatés, comme on écrit la musique de notre vie & puis, la soirée avance, c’est l’heure du dernier whisky & de la dernière danse, on ne s’entend plus que “dans le silence ou dans le bruit, dans le silence ou dans le bruit”...
Florence