Félins familiers
Des mots qui s’envolent au comptoir de l’absence pendant que les félins familiers s’étirent lors d’une dernière danse. Leurs yeux reflètent les espoirs déçus &, pour me complaire, il rentreraient bien dans ce livre de Baudelaire, jeté négligemment au milieu de la table du salon, qui ronronne encore de nos émois poétiques.
Mon antique plume nimbée d’encre noire s’est changée en clavier anonyme aux touches sales et instables. Un peu comme mon humeur, au fond. Dans mes rêves les plus fous, je suis une panthère noire qui relit lascivement les écrits des Anciens. Mais, malheureusement, je ne suis qu’une ombre derrière cet écran, vile ombre sombre qui n’a rien à donner si ce n’est les cris d’impuissance et les gueulantes absurdes piégées dans la vie qui ne va pas toujours.
Je me suis réveillée cherchant votre parfum, tâtonnant, essayant d’attraper ce beau bouquet de mots. Mais les ronces & les épines ont eu raison de la (p)rose que j’attendais. Le chant du vieux fou résonne comme une vile menace alors que la douceur vous enlace.
On se croit parfois pris au piège des sentiments, alors, tel mon félin familier, ma panthère noire intime, on se roule en boule fuyant les dernières caresses. Pourtant, l’azur est auréolé de tendresse & de tous ces cadeaux que l’on a encore à offrir.
Mon félin familier s’étire dans l’aube incertaine & vient finalement se lover dans ma prose inopérante, délestée de sa magie première puisque plus rien n’a de sens dans les trames de l’absence.
A Vous, en vous offrant à nouveau toute ma confiance & toutes ces rimes fortuites.